13 août 2021
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Le soir du lundi 12 juillet 2021, j’ai eu le souffle coupé, le cœur qui s’arrête. Nous avions passé une journée magnifique à Paris avec deux de mes enfants, après un week-end à la campagne, entre amis. Un super week-end entre amis, rires, joies, balades, partages de moments merveilleux… On n’a pas évoqué une seule fois la vaccination. Presque comme si ça n’existait pas.
Le dimanche soir, mon mari était reparti à la maison car pas encore en vacances. Les enfants et moi sommes restés à la campagne, pour partir le lundi matin à Paris en voiture, avec un joyeux bazar dans le coffre : des cartons et un lit pour mon fils qui allait emménager prochainement dans la capitale.
C’est ma fille qui a conduit. Un sans- fautes, jusqu’au bout, au point de trouver une place pour se garer à 20 mètres de l’immeuble ! Une journée parfaite, comme dans un rêve : état des lieux et remise des clés d’un petit studio lumineux, au calme, au premier étage d’un immeuble dans une cour arborée. Rien à redire, tout est parfait.
Ma fille et moi on se réjouit pour son petit frère, radieux, qui imagine déjà sa vie d’étudiant à Paris, et sait tout de suite comment il va décorer son appartement. Il nous reste un peu de temps, on a payé le parcmètre jusqu’à 17h. Petit tour à pied au cimetière du Père Lachaise. On se remet en route vers 17h30. C’est moi qui conduis pour le retour.
Quelques bouchons sur le périph’, pas grave… On met la musique à fond, on rigole. Mon fils s’endort, puis à son tour, ma fille qui somnole.
Quand elle se réveille, elle me dit que ce soir, Macron va parler. Ah bon ? D’ habitude, c’est le jeudi soir qu’il fait ses allocutions sinistres. Qu’est-ce qu’il va bien pouvoir nous pondre un lundi 12 juillet ?
Il est 20h, on est bientôt arrivés. Ah non… On ne veut surtout pas entendre sa voix. Ma fille se dépêche de changer de fréquence. Virgin radio, Rtl2, Skyrock, n’importe quoi, tout sauf Macron. On a fait bonne route. Mon mari est impatient de savoir comment ça s'est passé. Je lui parle de notre belle journée, un sans –faute, oui, un vrai sans- faute. Il est content. On va pouvoir passer un été serein. On appelle les enfants pour manger. Il est 21h. Ils étaient montés dans leur chambre pour réécouter Macron. Mon mari aussi avait écouté, il ne m’avait rien dit...
« Maman, la vaccination va être obligatoire pour tous les soignants à partir du 15 septembre. Et à partir du 21 juillet, plus de train, plus de bus, plus de restos, bars,
cinémas, lieux publics et culturels, salles de sport, piscines, sans pass sanitaire : le test PCR négatif ou le vaccin. Maman, qu’est-ce qu’on va faire ? »
Monsieur Macron, aujourd’hui, lundi 12 juillet 2021 à 20h, vous avez, en quelques minutes, massacré l’élan et les rêves de mes enfants. En quelques minutes, vous nous
avez plongés en plein cauchemar.
A nouveau. Ça recommence.
Notre beau pays, la France, a viré au cauchemar. Depuis votre élection, vous l’avez méticuleusement démontée, pièce par pièce : son éducation, son système de santé, son
service public, ses petites et moyennes entreprises. Tout y est passé, soigneusement.
Depuis dix- huit mois, vous vous êtes attaché à tuer à petit feu nos vieux en les isolant, puis nos jeunes.
Vous avez choisi de nous empêcher de travailler, nous, les non-essentiels, nous les artistes. Mais vous avez oublié une chose, monsieur Macron, dans votre plan. Oui, vous
avez fait une faute stratégique : pendant que les artistes étaient interdits de travailler, ils ont eu le temps de s’informer. C’était leur rôle, sans doute. Vous l’avez oublié car vous n’êtes pas un artiste. Pendant que la majorité des gens s’épuisaient au travail ou au télétravail, cumulant les courses avant le couvre-feu de 18h, l’école à la maison, et le soir s’endormaient devant Netflix parce qu’ils n’avaient plus l’énergie pour penser, pendant qu’ils s’épuisaient chaque jour un peu plus, nous, les non essentiels, on a eu tout notre temps.
Vous aurez beau à présent essayer de nous faire taire, de toutes les façons qui soient, jamais on ne pliera. !
A chaque coup de massue, depuis 18 mois, on a su se relever. Celui-là, c’est le plus gros, mais je peux vous assurer, monsieur Macron, qu’on ne se taira pas !
On informe autour de nous, on éveille les consciences, petit à petit… On ne se tourne plus vers ceux qui ont choisi la paresse et l’ignorance, on se tourne vers ceux qui sont prêts à se retrousser les manches pour préparer un bel avenir pour nos enfants .
Ca va être un long travail, mais on va y arriver. Parce qu’on s’organise, en silence, puisqu’on nous fait taire. Un travail de fourmi, en sous-sol, qui ne se voit pas. Mais le
terreau devient fertile. Et ce qui va pousser, ça ne sera ni l’argent, ni le pouvoir, mais l’amour et l’entraide.
Deux mots que vous ne connaissez pas.
Vous êtes pauvre, monsieur Macron.